Parcours...
Au moment de devenir « grande », j’ai fait des études à l’Institut d’Etudes Politiques de Grenoble avant de suivre une école de théâtre à Madrid. Je ne savais pas quoi faire professionnellement, et j’ai ainsi pu interroger le monde en découvrant l’histoire, les langues, le droit, la sociologie, l’histoire des idées politiques, l’économie...
À Madrid, Cristina Rota, comédienne argentine exilée, donnait ses cours avec l’accent de Buenos Aires, et moi je découvrais le théâtre en même temps que la langue espagnole. J’ai travaillé Ibsen, Molière, Tennessee Williams, et quand même Lorca, dans cette belle langue.
Un peu plus tard, j’ai rencontré le metteur en scène Pierre Vincent qui m’a offert mon premier rôle professionnel : Angélique dans le Malade Imaginaire, pour une tournée de 3 mois. C’était en 1995.
Depuis j’ai rencontré d’autres compagnies, joué d’autres classiques, et je me suis intéressée au masque, puis à la marionnette qui m’ont ouvert de nouveaux champs : Le théâtre de tréteaux, avec la Compagnie Alain Bertrand, m’a occupée plusieurs années. Puis des projets multidisciplinaires avec la Compagnie Nie Wiem et la compagnie L'embellie musculaire.
Mes pas m'ont aussi menée à La Nef-Manufacture d'utopies où Jean-Louis Heckel me sollicite régulièrement pour l'accompagner dans la réalisation de projets fous et collectifs.
Je garde un amour des beaux textes qui ne se dément pas, j’aime lire à haute voix les contes et la poésie.
Depuis quelques années, avec la complicité d'Anne-Laure Lemaire, je bouscule ma place de comédienne et initie des projets. De notre travail commun est ainsi née "La Voisine, diseuse de poésie dans l'espace public", et "C'est (presque) toujours la même histoire", spectacle pour marionnettes et comédienne à partir de discours politiques de femmes du 20ème siècle.
Je rêve d’un théâtre collectif, grave et joyeux, physique et littéraire. J’aime que les corps soient en mouvement et qu’il y ait de la magie. J’aime le moment du travail, les tâtonnements de la recherche, j’aime le temps de la représentation, celui du partage. J’aime le silence, juste avant le texte. Ou juste après.
Voici quelques entrées dans mon parcours, petites traces du chemin parcouru, vers le mystère de ce qui reste à faire...